Tuesday, November 12, 2024
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«64 ans, c’est mort !» : lors d’un nouveau marathon au Salon de l’Agriculture, Macron sermonné sur les retraites

Le chef de l’État a été confronté à des pancartes hostiles et à des interpellations sur la flambée des prix, lors de l’inauguration de la «plus grande ferme de France». Il a appelé à «travailler plus longtemps».

Emmanuel Macron tapote le museau d’un bovin. «On te stresse», lâche-t-il, en s’inquiétant de l’agitation qui entoure l’animal. Devant Ovalie, une Salers du Cantal âgée de cinq ans, Emmanuel Macron ouvre ce 25 février l’édition 2023 du Salon de l’Agriculture, tradition immuable de la vie politique française.

Au milieu des bêtes, dans le parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, le chef de l’État plaide d’emblée pour une «souveraineté alimentaire» nationale. «70% de la viande servie dans nos restaurants n’est pas française», regrette-t-il, aux côtés de son ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.

Mais moins d’une heure après avoir coupé le ruban inaugural, des pancartes hostiles le ramènent à sa réforme des retraites. «Métro, boulot, caveau !!!» ; «64 ans, c’est mort!», brandissent des militants du «Collectif Ibiza», rapidement écartés.

Dans un contexte de débats tendus autour des retraites, Emmanuel Macron le sait : il s’expose aux chausse-trappes. Surtout en passant treize heures dans les allées de la «plus grande ferme de France», un nouveau marathon – après une édition 2021 annulée sur fond de Covid et une visite écourtée en 2022 au début de la guerre en Ukraine.

Selfies et huées

«C’est une journée qui doit être consacrée au monde agricole (…). Il y a des expressions, il faut qu’elles soient respectueuses», balaie le président, qui assure ne pas avoir vu les pancartes de ses opposants. Et de refaire l’éloge du report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Un impératif selon lui pour «sauver le système par répartition», «un trésor français».

Entre des demandes de selfies et des huées, devant les caméras de télévision, un homme l’interpelle à nouveau : «Y a des retraités qui gagnent énormément ! Y a pas eu de débat !». «Il y a eu une campagne où j’ai porté ce sujet», lui répond le président, qui «assume totalement qu’il faut travailler plus longtemps.» À un autre visiteur, il esquisse l’objet de son futur projet de loi sur le «plein-emploi», la «prochaine étape» annoncée pour le printemps : «Il faut que le travail paie mieux.»

Il faut dire que la flambée des prix fragilise les agriculteurs comme les consommateurs, un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le chef de l’État a d’ailleurs débuté sa journée en appelant les chaînes de supermarchés à contenir les prix alimentaires. Il a aussi annoncé la prolongation jusqu’en octobre des aides aux pêcheurs sur les carburants.

À VOIR AUSSI – Alimentation: les distributeurs doivent «participer à l’effort» sur les prix, estime Emmanuel Macron

Un nouveau soutien déguisé aux énergies fossiles, selon les militants écologiques, qui ont profité de la visite d’Emmanuel Macron pour dénoncer son «inaction climatique». «Vous nous mettez dans le gouffre !», lui a lancé un jeune activiste, dans son T-shirt imprimé d’un «À quoi tu sers?». «Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique», lui a répondu le président. Un peu plus tard, un autre militant a été plaqué au sol par le service d’ordre, après l’avoir interpellé sur son «plan de rénovation thermique».

«Vous voulez une infirmière de 64 ans ?»

À cela s’ajoutent les préoccupations des agriculteurs. La sécheresse historique de cet hiver, qui doit conduire à un «plan de sobriété sur l’eau». L’accord commercial entre l’Union européenne et les quatre pays sud-américains du Mercosur, qu’Emmanuel Macron promet de ne pas ratifier en l’état. La fin des néonicotinoïdes, ces pesticides interdits en janvier, au grand dam des cultivateurs de betteraves. Le chef de l’État tente de les rassurer : les produits phytosanitaires feront l’objet d’une nouvelle «planification» que sa première ministre, Élisabeth Borne, doit détailler lundi.

Le chef de l’État a été confronté à des pancartes hostiles et à des interpellations sur la flambée des prix, lors de l’inauguration de la «plus grande ferme de France». Il a appelé à «travailler plus longtemps».

Emmanuel Macron tapote le museau d’un bovin. «On te stresse», lâche-t-il, en s’inquiétant de l’agitation qui entoure l’animal. Devant Ovalie, une Salers du Cantal âgée de cinq ans, Emmanuel Macron ouvre ce 25 février l’édition 2023 du Salon de l’Agriculture, tradition immuable de la vie politique française.

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Au milieu des bêtes, dans le parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, le chef de l’État plaide d’emblée pour une «souveraineté alimentaire» nationale. «70% de la viande servie dans nos restaurants n’est pas française», regrette-t-il, aux côtés de son ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.

À lire aussiLes agriculteurs face au casse-tête des «normes vertes»

Mais moins d’une heure après avoir coupé le ruban inaugural, des pancartes hostiles le ramènent à sa réforme des retraites. «Métro, boulot, caveau !!!» ; «64 ans, c’est mort!», brandissent des militants du «Collectif Ibiza», rapidement écartés.

Dans un contexte de débats tendus autour des retraites, Emmanuel Macron le sait : il s’expose aux chausse-trappes. Surtout en passant treize heures dans les allées de la «plus grande ferme de France», un nouveau marathon – après une édition 2021 annulée sur fond de Covid et une visite écourtée en 2022 au début de la guerre en Ukraine.

Selfies et huées

«C’est une journée qui doit être consacrée au monde agricole (…). Il y a des expressions, il faut qu’elles soient respectueuses», balaie le président, qui assure ne pas avoir vu les pancartes de ses opposants. Et de refaire l’éloge du report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Un impératif selon lui pour «sauver le système par répartition», «un trésor français».

À lire aussiSécheresse, inflation, Mercosur… Les déclarations de Macron au Salon de l’Agriculture

Entre des demandes de selfies et des huées, devant les caméras de télévision, un homme l’interpelle à nouveau : «Y a des retraités qui gagnent énormément ! Y a pas eu de débat !». «Il y a eu une campagne où j’ai porté ce sujet», lui répond le président, qui «assume totalement qu’il faut travailler plus longtemps.» À un autre visiteur, il esquisse l’objet de son futur projet de loi sur le «plein-emploi», la «prochaine étape» annoncée pour le printemps : «Il faut que le travail paie mieux.»

Il faut dire que la flambée des prix fragilise les agriculteurs comme les consommateurs, un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le chef de l’État a d’ailleurs débuté sa journée en appelant les chaînes de supermarchés à contenir les prix alimentaires. Il a aussi annoncé la prolongation jusqu’en octobre des aides aux pêcheurs sur les carburants.

À VOIR AUSSI – Alimentation: les distributeurs doivent «participer à l’effort» sur les prix, estime Emmanuel Macron

Un nouveau soutien déguisé aux énergies fossiles, selon les militants écologiques, qui ont profité de la visite d’Emmanuel Macron pour dénoncer son «inaction climatique». «Vous nous mettez dans le gouffre !», lui a lancé un jeune activiste, dans son T-shirt imprimé d’un «À quoi tu sers?». «Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique», lui a répondu le président. Un peu plus tard, un autre militant a été plaqué au sol par le service d’ordre, après l’avoir interpellé sur son «plan de rénovation thermique».

«Vous voulez une infirmière de 64 ans ?»

À cela s’ajoutent les préoccupations des agriculteurs. La sécheresse historique de cet hiver, qui doit conduire à un «plan de sobriété sur l’eau». L’accord commercial entre l’Union européenne et les quatre pays sud-américains du Mercosur, qu’Emmanuel Macron promet de ne pas ratifier en l’état. La fin des néonicotinoïdes, ces pesticides interdits en janvier, au grand dam des cultivateurs de betteraves. Le chef de l’État tente de les rassurer : les produits phytosanitaires feront l’objet d’une nouvelle «planification» que sa première ministre, Élisabeth Borne, doit détailler lundi.

Il est 19 heures. Une voix, dans les haut-parleurs, demande aux visiteurs de quitter le parc des expositions. Mais Emmanuel Macron n’a pas tout à fait fini sa déambulation. Au sortir d’une visite à des boulangers, il se rue vers la foule. Nouvelle interpellation d’une femme sur les retraites : «À l’hôpital, vous voulez une infirmière de 64 ans ?».

À dix jours d’une nouvelle journée de mobilisation, prévue le 7 mars, Emmanuel Macron le reconnaît, en aparté : «Je sais qu’on va continuer à avoir des contestations». Dans le Salon, il assure toutefois ne pas avoir trouvé de «colère», mais plutôt de l’«inquiétude». C’est au «calme» des sénateurs – qui doivent se pencher sur sa réforme à partir de mardi -, que le chef de l’État s’en remet désormais. Charge à eux d’«enrichir» le texte, dit-il devant la presse, avant d’adresser un ultime salut aux Brasseurs de France. Puis de quitter les lieux.

Source: Lefigaro.fr

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