La Belgique en état d’alerte. Deux personnes de nationalité suédoise ont été tuées, lundi 16 octobre au soir à Bruxelles, par un homme armé qui a pris la fuite en scooter, un “lâche attentat”, selon le Premier ministre belge, Alexander De Croo, qui a appelé à l’unité dans “le combat contre le terrorisme”.
Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme “se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’État islamique”, a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Éric Van Duyse.
Dans la vidéo de revendication, “la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l’acte”, a ajouté Éric Van Duyse.
La Suède, dont l’image s’était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d’alerte terroriste, estimant que la menace d’attentats “persistera pendant longtemps”.
Le parquet fédéral saisi de l’enquête
Dans la région de Bruxelles, le niveau de la menace terroriste a été relevé à quatre, considérée comme “très grave” (niveau maximal). Le mot d’ordre, relayé par le parquet, est “de rester chez soi aussi longtemps que la menace n’est pas éradiquée”.
Le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, a été saisi de l’enquête. Un seul individu est recherché, selon les premiers éléments.
Les faits sont survenus peu après 19 h (17 h GMT) près de la Place Sainctelette, dans le nord de la capitale belge, avant un match de qualifications de l’Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède. Le match a été interrompu à la mi-temps, les joueurs suédois ne souhaitant pas reprendre le jeu après la pause, selon la chaîne francophone RTBF.
Mais les quelque 35 000 spectateurs du stade Roi-Baudouin n’ont pas été autorisés à quitter l’enceinte dans l’immédiat, selon des journalistes de l’AFP sur place. L’évacuation a débuté lentement peu avant minuit.
Selon plusieurs médias, les deux victimes des coups de feu tirés avec une arme automatique seraient des supporteurs suédois.
Outre les deux victimes, qui auraient été visées à bout pourtant, un chauffeur de taxi a aussi été pris pour cible mais il est hors de danger, selon le parquet fédéral.
Le tireur présumé portait un blouson orange fluo au moment de l’attaque avec une arme automatique et il s’est enfui en scooter, selon une vidéo des lieux diffusée sur le site du journal flamand Het Laatste Nieuws, où l’on entend au moins quatre coups de feu.
L’Europe est “bousculée”, selon Macron
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fustigé un “abject attentat”.
Le président français, Emmanuel Macron, a, de son côté, estimé que l’Europe est “bousculée”, exprimant sa solidarité face à un “lâche attentat” sur X (ancien Twitter).
Sur le réseau social X, le Premier ministre belge a présenté ses condoléances à son homologue suédois, Ulf Kristersson, après le “lâche attentat sur des citoyens suédois à Bruxelles”.
“Je suis actuellement avec les ministres de la Justice et l’Intérieur au centre de crise national. Nous suivons l’évolution de la situation et demandons aux Bruxellois d’être vigilants”, a ajouté Alexander De Croo.
Un renforcement des contrôles à la frontière avec la France
“À ce stade, aucun élément n’indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne”, a encore souligné Éric Van Duyse.
Dans le contexte de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, la France est passée vendredi en urgence attentat après l’assassinat d’un enseignant à coups de couteau. Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé un renforcement des contrôles à la frontière avec la Belgique.
La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe État islamique.
Le 22 mars 2016, Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l’aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts, d’après le bilan réévalué lors du procès d’assises qui s’est tenu de décembre 2022 à septembre dernier.