Sur la route entre le Haut-Karabakh et l’Arménie, des convois de véhicules chargés à ras bord. Depuis la capitulation, la semaine dernière, des séparatistes arméniens face une offensive éclair de l’Azerbaïdjan, l’enclave a été désertée par ses habitants. Plus de 100 000 réfugiés – sur les 120 000 habitants y vivant officiellement – ont fui en Arménie par crainte de représailles, faisant craindre une crise humanitaire majeure. L’immense majorité n’a pas encore trouvé de solution pour se reloger.
Naira a quitté l’enclave il y a une semaine avec sept membres de sa famille. Elle y était pédiatre. La guerre de 2020 l’avait déjà obligée à quitter sa ville de Chouchi conquise par l’Azerbaïdjan. Cette fois c’est au Haut-Karabakh qu’elle fait ses adieux.
“Il n’y a aucune possibilité de rentrer, on n’a plus d’espoir de s’intégrer à leur population. La coexistence est impossible, donc on va rester ici” déplore-t-elle. Comme Naira, Armida et son mari ont plié bagage du jour au lendemain.
“Toute ma vie durant j’ai construit une grande maison. Qui aurait pu deviner que ça se terminerait comme ça ? Et maintenant on doit en construire une autre pour que nos enfants, nos petits-enfants puissent y vivre…” explique ce dernier. Ce couple se dirige vers la capitale Erevan où ils resteront quelques jours. Après cela, c’est l’inconnu.