La Présidente de la Commission transports et tourisme au Parlement européen, l’eurodéputée du groupe des Verts, Karima Delli se félicite du vote dans l’hémicycle de Strasbourg de la loi sur la restauration de la nature. Elle trace aussi les contours du tourisme de demain qui devra être plus vertueux d’un point de vue environnemental.
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Après une bataille épique, la loi sur la restauration de la nature a été adoptée, le 12 juillet en séance plénière au Parlement européen. Cet épisode a révélé un paysage politique très clivé, entre ceux à gauche et chez les Verts qui veulent conserver la biodiversité en renforçant le fameux Pacte vert, et ceux à droite qui plaident pour une “pause” réglementaire afin selon eux, ne pas affecter l’activité des agriculteurs et des industriels.
Karima Delli se félicite de cette victoire. “La mobilisation de notre jeunesse, des ONG et des citoyens, qui considèrent que la nature doit reprendre ses droits, a payé. (…) Le message est très clair il n’y aura pas de pause environnementale des règles européennes”. Au contraire, selon l’eurodéputée, la priorité est la protection de la diversité et la lutte contre le réchauffement climatique.
Elle rappelle que la droite, l’extrême droite et les eurosceptiques qui étaient contre la loi, ont voulu exprimer leur ras-le-bol des règles environnementales. Ils ont multiplié les fakes news comme par exemple l’information selon laquelle 10% des terres de chaque agriculteur serait gelé, alors qu’il ne s’agit que d’une mesure globale sur l’ensemble des terres.
Elle se dit soulagée : “nous avons besoin d’un calendrier et d’objectifs précis, (…) on ne peut pas vivre ni respirer, ni manger sans la nature. Cette loi est un grand pilier du pacte Vert, un signal fort”.
Défense du climat et électoralisme
Selon elle, l’eurodéputé Manfred Weber, leader du Parti populaire européen et qui s’opposait à cette loi “veut flatter son électorat, souvent conservateur, proche des lobbies de l’agrobusiness, et les agriculteurs les plus conservateurs avec dans le viseur, les élections européennes.”
Karima Delli craint une alliance des climatosceptiques, des eurosceptiques et des populistes après les prochaines élections européennes de 2024. Elle regrette le délitement d’une Europe où les femmes et les hommes pouvaient, face aux crises, s’allier par-delà les clivages politiques. Mais pour elle, il faut se mobiliser pour déjouer ces pronostics et revaloriser l’Union européenne dans une direction plus écologique, plus sociale et plus démocratique.
Karima Delli s’exprime aussi sur le “surtourisme” et plaide pour un changement des pratiques et des mentalités. “Il faut mieux réguler”, affirme-t-elle. Concernant les bateaux de croisières souvent décriés par les populations locales, elle estime que “ce n’est pas normal, il faut réguler ces mastodontes qui ont un impact sur l’environnement. Ils roulent au fuel lourd avec un impact direct sur la santé des gens via la pollution de l’air”
Pour cela la législation prévoit que ces bateaux qui tournent à vide sur les quais le feront sur des quai électrifiés. Il faut aussi, selon l’eurodéputée, baisser la fréquence de rotation de ces bateaux. “La taille et le gigantisme de ces îles flottantes ne sont plus adaptés au tourisme de demain.”
Climat, défense : les ambitions de l’UE
Concernant le transport aérien, l’eurodéputée évoque une législation qui prévoit l’utilisation de 2% de carburant aérien durable en 2025 et jusqu’à 70% à l’horizon 2050. Selon Karima Delli “on n’arrivera pas encore dans la neutralité carbone en 2050, mais c’est une première loi, j’espère que la prochaine mandature ira encore plus loin. Elle mentionne un autre texte aussi sur l’optimisation des flux dans le ciel unique européen qui permettraient de réduire d’au moins 10% les émissions de CO2 en une année.
Enfin suite au sommet de l’OTAN, Karima Delli se félicite de l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique et de la levée du veto de la Turquie . Même si selon elle cela n’autorise pas le chantage de la Turquie pour entrer dans l’UE.
L’eurodéputée plaide aussi pour une défense européenne, “Il faut la mettre en place dans les actes, au delà des paroles, et y intégrer aussi la Grande Bretagne. Il faut du courage, la guerre en Ukraine prouve qu’on a plus de temps pour le bla-bla”.
Emission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Féodora Douplitzky-Lunati
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