Des études estiment pourtant que ces dosettes sont plus écologiques que le café filtre et les machines. Nestlé prépare déjà sa défense.
Un nouveau règlement prévu par l’Union européenne est passé inaperçu aux yeux du grand public, mais n’a pas échappé à la vigilance de la «Neue Zürcher Zeitung». Le journal alémanique écrit que l’UE prévoit de bannir de son marché les emballages non biodégradables. Pour les fabricants de capsules de café en plastique ou en aluminium, comme Nespresso, cette mesure aurait des conséquences considérables.
En Suisse, 1100 tasses de café sont consommées par personne et par année en moyenne. En Allemagne, ce chiffre monte à 1300. La «NZZ» écrit encore que 30% à 40% des ménages allemands et autrichiens sont équipés de machines à dosettes. Si l’interdiction entre en vigueur dans l’UE, la Suisse suivra probablement ou, du moins, serait touchée par l’arrêt de la production qui en découlerait.
5% à 15% de l’empreinte due à l’emballage
Pourtant, selon les résultats de recherches récentes, les capsules en aluminium sont moins dommageables pour l’environnement qu’il n’y paraît. Selon une grande comparaison parue en 2017 dans le «Journal of Industrial Ecology», elles sont même l’option la plus écologique pour la préparation du café. Dans un document rédigé tout récemment par des chercheurs de l’Université du Québec, des scientifiques concluent que sur l’ensemble du processus – de la culture jusqu’à la tasse – le bilan énergétique du café filtre, de la cafetière ou de la machine à café est moins bon que celui des capsules.
La raison? Les facteurs les plus importants pour calculer l’empreinte écologique ou les besoins énergétiques générés par une tasse de café sont, outre la culture et le transport, la préparation et la quantité de café utilisée. A ce niveau, Nespresso & Co s’en sortent bien, car ils n’utilisent que la quantité nécessaire de café en poudre et ne chauffent que la quantité d’eau nécessaire pour une tasse. Selon une autre étude, l’emballage et son élimination ne représentent que 5% à 15% de l’empreinte carbone du café.
30% à 72% de retour de capsules
L’association professionnelle European Coffee Federation, dont fait partie le fabricant de Nespresso, Nestlé, veut s’opposer à l’interdiction. Selon ses propres indications, la firme suisse a déjà investi plus de 300 millions de francs pour le recyclage des capsules en aluminium. Toutefois, le taux de retour varie fortement: alors qu’en Suisse, il se situe à 72%, il n’est que de 30% au niveau mondial.
La Source: 20Min