Surnommé le bulldozer de Bruxelles, Thierry Breton fait le tour des capitales de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de chaque pays pour donner vie à un projet visant à protéger l’industrie européenne de la crise énergétique.
Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur et du numérique traverse les capitales pour sauver l’industrie européenne. Depuis quelques mois, il joue un rôle clé en faveur de plans ambitieux pour faire émerger une nouvelle politique industrielle.
Thierry Breton, le bulldozer de Bruxelles
Aussi surnommé « le bulldozer de Bruxelles », Thierry Breton est un véritable tourbillon politique. Il est en charge d’un portefeuille gigantesque en tant que responsable du marché intérieur. Depuis quelques temps, il fait le tour des capitales de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de chaque pays pour donner vie à un projet visant à protéger l’industrie européenne de la crise énergétique.
La pression exercée par la France depuis des décennies en faveur d’une intervention accrue de l’État trouve enfin un écho à Berlin et au 13e étage de la Commission européenne, occupé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Dans cette lutte acharnée, Thierry Breton est omniprésent et particulièrement enthousiaste. Le plan qu’il tente de faire passer vise à stimuler les nouvelles technologies et à sécuriser les matières premières essentielles.
Cette semaine, il a déclaré à la télévision française que son travail n’était pas facile et qu’il rencontrait des résistances de la part de certains dirigeants. Il a précisé que son travail « consiste précisément à gérer et à aligner tout le monde ». Il a récemment rencontré les dirigeants espagnols, polonais et belges, afin de promouvoir cette nouvelle politique industrielle qui pourrait marquer un tournant dans le financement des entreprises par les gouvernements européens. Des propositions doivent être formulées dès février 2023.
L’industrie européenne se plaint de ne pas pouvoir supporter les prix de l’énergie beaucoup trop élevés et une réglementation de plus en plus stricte. Thierry Breton se heurte à une mesure sacrée en Europe : la réglementation qui concerne les aides des États. En effet, les aides publiques sont réglementées par de longs contrôles visant à s’assurer que les entreprises ne bénéficient pas d’une aide déloyale. Des mesures qui permettent également de « préserver des conditions de concurrence équitables ».
Les petits pays européens s’inquiètent de la puissance financière de l’Allemagne et de la France. Aujourd’hui, Thierry Breton doit aussi protéger l’Europe de son ami transatlantique dans le cadre de la mise en application de l’IRA (l’Inflation Reduction Act). Si Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne en charge de la Concurrence, a déclaré que « l’Europe ne mènera pas de guerre commerciale contre les États-Unis », Thierry Breton a tout de même joué le rôle du « shérif » pour protéger les intérêts de l’Union.
En mai 2022, le commissaire européen a également rencontré le milliardaire Elon Musk pour le mettre en garde au sujet des règles européennes sur les réseaux sociaux. Comme l’a déclaré Cédric O, ancien ministre français du numérique, qui a travaillé avec Thierry Breton pendant la présidence française du Conseil de l’Union européenne, « les entreprises américaines ne comprennent que les rapports de force. Quand Breton et Musk se voient, cela reste cordial, mais Thierry Breton montre les dents et à juste titre. C’est son métier ».
Source: Siece digital