Rarement un premier film aura été une telle onde de choc dans le tout Hollywood – et pas seulement. Cette petite déflagration cinématographique, on la doit à Florian Zeller qui réalise The Father, diffusé ce dimanche 14 mai 2023 à 21h10 sur France 2. On y suit le dérèglement, imperceptible mais réel, de la vie d’Anthony, octogénaire atteint de démence. La grande force de ce drame, récompensé par l’Oscar du meilleur scénario et du meilleur acteur pour Anthony Hopkins, consiste en sa capacité à toucher en nous une sensibilité singulière devant le tableau des souffrances liées à la vieillesse. Et si le réalisateur a su viser aussi juste, ce n’est pas pour rien.
Une histoire tristement familière à Florian Zeller
Comme Steven Spielberg avec The Fabelmans ou Kheiron avec Nous trois ou rien, Florian Zeller a tenu à s’emparer dans ce film d’une histoire bien connue de sa famille. Il l’expliquait lui-même dans un entretien à Télé-Loisirs : “Ma grand-mère a vécu la démence sénile quand j’avais 15 ans, et donc j’ai été dans cette situation où j’ai vu quelqu’un devenir quelqu’un d’autre et traverser ce processus très douloureux de dégénérescence. J’ai expérimenté ce que c’est que d’être celui qui accompagne, de se sentir complètement impuissant.” Mais le mari de l’actrice Marine Delterme a bien réussi à faire de ce morceau de vie une situation à la portée universelle : “Je sais aussi que c’est une expérience que l’on a tous en soi, ou devant soi malheureusement. Finalement, peu importe si je parle de mon histoire ou pas, ce qui m’importe moi, c’est que le spectateur puisse se dire que je parle de son histoire.”
Ce clin d’oeil à Anthony Hopkins
Et ce croisement entre fiction et réalité n’est pas le seul que compte le film, qui met en scène l’époustouflante Olivia Colman et le monument du cinéma Anthony Hopkins. Ce dernier multiplie les points communs avec le personnage qu’il incarne : en plus de porter le même prénom, ils sont également nés le même jour. Ainsi, lorsque la médecin demande au héros sa date de naissance, il répond “le vendredi 31 décembre 1937”, comme l’acteur avec lequel le Frenchie installé en famille à Los Angeles a adoré tourner. Il raconte : “Cela a été une vraie collaboration, très intime, très longue au sens où ça a été une discussion ininterrompue pendant un an et demi avant de tourner et encore aujourd’hui, on s’écrit des mails quasiment tous les jours.” Une belle rencontre.
La Source: TeLe-Loisirs
